Le phénomène inondation
Les inondations de grande ampleur sont les conséquences de
pluies intenses ou persistantes. Mais le risque d'inondation dure
souvent plus longtemps que l'épisode pluvieux. C'est même systématique
dès que le cours d'eau est de grande taille : la propagation de
l'inondation d'amont en aval peut prendre plusieurs jours avant que le
cours d'eau reprenne un niveau habituel, c'est-à-dire dans son lit.
En conséquence, en aval d'une rivière ou d'un fleuve,
l'inondation prend de l'ampleur alors que les pluies ont cessé parfois
depuis plusieurs jours. C'est ce qui s'est passé en 2008 sur la Loire
entre Le Puy et Nevers, l'inondation atteignant Nevers et privant la
ville d'eau potable une semaine après les pluies.
L'inondation peut être dramatique à l'aval d'un bassin, alors
qu'aucune précipitation n'a affecté les lieux inondés. Ainsi, les
villes de Montauban et Moissac ont déploré près de 400 morts en 1930,
quand le Tarn est arrivé gonflé de pluies tombées plusieurs jours avant,
très en amont dans les Cévennes.
Des cours d'eau moins longs peuvent aussi causer des
inondations dans des lieux non affectés par les pluies. Ainsi, à l'aval
des gorges de l'Ardèche, les estivants peuvent être surpris par des
crues formées dans les Cévennes, sans voir le moindre nuage.
L'importance de l'inondation dépend principalement de
trois paramètres : la hauteur d'eau, la vitesse du courant et la durée
de la crue. Ces paramètres sont conditionnés par les précipitations
des jours précédents, mais également par l'état du bassin versant et les
caractéristiques du cours d'eau. Cependant, d'autres paramètres ne sont
pas à exclure :
- la fonte du manteau neigeux peut aussi alimenter la
crue et contribuer à maintenir des niveaux d'eau élevés. Lors de
l'inondation de Paris en 1910, la fonte du manteau neigeux en Bourgogne a
largement favorisé la formation de la crue survenue à Paris seulement
10 jours plus tard,
- la nappe phréatique, en saturant, peut alimenter une
crue pendant des semaines. La crue de la Somme à Abbeville en 2001 s'est
maintenue plusieurs mois, empêchant les personnes sinistrées de
retourner habiter leurs logements,
- le vent ou des basses pressions atmosphériques peuvent aussi entraver l'écoulement du cours d'eau en crue à son embouchure en mer. En 1995, le vent marin a ainsi empêché l'inondation des basses plaines de l'Aude de s'évacuer.
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Les dangers
Le risque d'inondation est la conjonction d'un
phénomène - l'eau d'un cours d'eau en crue qui peut alors sortir de son
lit habituel d'écoulement - et d'une exposition - l'activité humaine
installée dans l'espace alluvial (constructions, équipements et
activités). Les dégâts provoqués par les inondations dépendent donc de
facteurs naturels (relief, nature et état de saturation en eau du sol)
mais également de l'implantation des activités humaines (occupation des
sols). Ils peuvent être réduits grâce à des mesures de protection
(digues) et de prévention (zone de rétention des crues, aménagement de
zones à inonder, information, préparation...).
Le phénomène peut passer inaperçu dans une zone peu habitée.
Les villes subissent également un fort ruissellement
des eaux en raison des surfaces imperméabilisées. D'autre part, la
saturation du réseau d'évacuation des eaux pluviales peut causer des
débordements et des dégâts considérables (exemple : Nîmes, le 3 octobre
1988).
Enfin, les dégâts peuvent être aggravés par d'autres facteurs : glissements de terrain, ruptures de digues, fortes vagues.
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Conséquences et conseils
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